Le secteur des fintechs explose en Afrique de l’Ouest. Paiement mobile, microcrédit, transfert d’argent : ces services transforment le quotidien de millions de personnes. Mais derrière l’euphorie, des questions émergent sur la viabilité des modèles et la souveraineté numérique.

L’Afrique de l’Ouest est devenue un laboratoire mondial de l’innovation financière. Des applications comme Wave, Orange Money ou M-Pesa permettent à des populations longtemps exclues du système bancaire d’accéder à des services essentiels. Les investisseurs affluent, séduits par un marché jeune, mobile et encore largement à conquérir. Pourtant, cette croissance fulgurante soulève des interrogations. Les géants du secteur sont souvent étrangers, les données sensibles hébergées hors du continent, et les régulations encore balbutiantes. Pour les entrepreneurs locaux, l’enjeu est double : saisir les opportunités sans perdre le contrôle. Car si les fintechs peuvent accélérer l’inclusion, elles peuvent aussi creuser les inégalités si elles ne sont pas pensées pour les réalités africaines. Le défi est donc de bâtir des modèles durables, ancrés dans les besoins du terrain, et portés par des acteurs qui comprennent les enjeux sociaux autant que les logiques économiques.