L’élargissement du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)
avec l’arrivée de nouveaux pays comme l’Égypte et l’Éthiopie marque un tournant
géopolitique majeur. Entre promesse d’une alternative au dollar et ouverture de
nouveaux marchés, l’Afrique se retrouve au cœur d’une reconfiguration des équilibres
économiques mondiaux.

En août 2023, le sommet de Johannesburg a scellé l’entrée officielle de plusieurs nouveaux
membres au sein des BRICS. L’Égypte et l’Éthiopie deviennent ainsi les premières puissances
africaines (hors Afrique du Sud) à rejoindre ce bloc qui revendique déjà 40 % de la population
mondiale et près d’un tiers du PIB global.

L’une des ambitions affichées est la création d’une monnaie commune des BRICS, qui
pourrait réduire la dépendance au dollar américain dans les échanges internationaux. Pour
l’Afrique, où de nombreux pays souffrent de la volatilité des devises et de la pression de la
dette extérieure, cette alternative représente une opportunité stratégique.

Selon l’économiste sénégalais Felwine Sarr :

« L’Afrique a longtemps été spectatrice des grandes réformes monétaires mondiales. Avec
l’élargissement des BRICS, elle devient enfin actrice d’un projet qui pourrait rééquilibrer les
rapports Nord-Sud. »

Cependant, des défis demeurent. L’intégration économique des BRICS reste incomplète et les
intérêts des géants comme la Chine et l’Inde pourraient diverger de ceux des États africains.
De plus, l’Union africaine doit clarifier sa propre vision monétaire et commerciale pour que le
continent tire pleinement profit de ce nouvel ordre économique.

Pour l’heure, la participation africaine aux BRICS offre déjà un levier diplomatique et un
accès élargi aux investissements Sud-Sud. La décennie à venir dira si cette dynamique
parviendra réellement à remodeler la finance mondiale au bénéfice du continent africa