De la Longue Marche à la République populaire de Chine, Mao a marqué le XXᵉ siècle.
Entre vision mobilisatrice et excès tragiques, son héritage divise mais inspire encore.
Contexte : Né en 1893, Mao Tsé-Toung grandit dans une Chine affaiblie par les ingérences étrangères, les guerres civiles et la fin de la dynastie impériale. Il assiste à la montée des nationalismes et des idéologies révolutionnaires. Il rejoint le Parti communiste chinois (PCC) en 1921 et s’impose progressivement comme son leader incontesté, théorisant une révolution
menée par les paysans plutôt que par le prolétariat urbain.
Vision : La vision de Mao était de libérer la Chine de la domination étrangère, d’unifier le
pays et de le transformer en une puissance socialiste indépendante et moderne. Il aspirait à
créer une société égalitaire, libérée de l’oppression féodale et capitaliste, où le peuple (les
paysans et les ouvriers) serait maître de son destin.
Combats : Mao mena le PCC à travers des épreuves monumentales, notamment la Longue
Marche (1934-1935), une retraite épique qui forgea la légende du parti, et la guerre contre
l’invasion japonaise. Après la victoire sur le Kuomintang en 1949, il proclama la République
populaire de Chine. Par la suite, il lança des campagnes de transformation radicale, comme le
Grand Bond en avant (1958-1962), visant à industrialiser et collectiviser le pays à marche
forcée, et la Révolution culturelle (1966-1976), destinée à purger le parti et la société de toute
influence « bourgeoise ».
Héritage : L’héritage de Mao est l’un des plus complexes et controversés de l’histoire du XXe
siècle. Il est célébré comme le père fondateur de la Chine moderne, unificateur et libérateur
qui a restauré la fierté nationale. Cependant, ses politiques (notamment le Grand Bond en
avant et la Révolution culturelle) ont entraîné la mort de dizaines de millions de personnes et
causé d’immenses souffrances. Son rôle de stratège et de théoricien révolutionnaire continue
d’être étudié, son culte de la personnalité perdure en Chine, mais l’évaluation critique de ses
actions reste un sujet de débat intense à l’échelle mondiale.
Citation clé : « Le pouvoir politique pousse au bout d’un fusil